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Xavier-Luc Duval

FESTIVAL INTERNATIONAL KRÉOL DE MAURICE 2ÈME ÉDITION SOUS LE THÈME “KRÉOLITÉ, LE RÉVEIL”

Un réveil qui s’annonce difficile pour une créolité encore à définir

TEMOIGNAGES du lundi 3 décembre 2007
Reportage de nos envoyés spéciaux
Stéphanie Longeras et Toniox

Xavier-Luc Duval, Vice-Premier Ministre et Ministre du Tourisme: «Le créole est l’avenir du monde».(photo TC)

C’est sous le thème «Kréolité, le Réveil» que s’est ouvert samedi la seconde édition du Festival International Kréol de Maurice qui se veut le rendez-vous incontournable de la célébration de la créolité, concept totalement nouveau à Maurice. Une manifestation à caractère culturel qui ne doit pas se résumer, selon le gouvernement, à son aspect festif. Ce festival prétend en effet ouvrir une porte vers la reconnaissance et l’appropriation par les Mauriciens d’une identité et d’une culture créoles, commune à tous. Mais derrière l’affichage politique, le développement de la filière tourisme culturel, l’Etat mauricien devra encore, au delà de ce festival, agir concrètement en faveur de la réhabilitation des créoles de Maurice, stigmatisés comme les descendants d’esclaves, les porteurs d’une histoire coloniale encore déniée. Le réveil sera difficile, long mais nécessaire.

C’est à l’Hôtel “La plantation” de Balaclava, situé à 10 minutes de Pamplemousses dans le Nord de l’île, que le Premier Ministre, Navinchandra Ramgoolam, le Vice-Premier Ministre et Ministre du Tourisme des Loisirs et des Communications Extérieures, Xavier-Luc Duval, accompagnés d’intervenants mauriciens, de Guadeloupe et de Martinique, ont donné le coup d’envoi de cette seconde édition qui se tiendra du 1er au 8 décembre aux quatre coins de l’île Sœur.

Pas de peuple, d’identité créoles à Maurice

Seychelles, Rodrigue, Réunion, îles Caraïbes, Guadeloupe, Martinique, Australie: artistes musiciens, poètes, danseurs, stylistes, universitaires d’horizons créoles divers ont répondu cette année encore à l’invitation du gouvernement mauricien. Un gouvernement qui, fort du succès de l’édition précédente, mise en place en seulement deux mois, à cette fois-ci soigné son organisation et sa communication. Ce sont au total, entre médias et invités, près de 200 personnes qui sont rassemblées pour faire vivre et diffuser cet événement qui se veut national et vise un rayonnement international.

Sachant que 18 millions de personnes se reconnaissent créoles de part le monde, que déjà plus de 15 festivals du genre existent, que depuis les années 80 et la création du Collectif Bann Zil, les anciennes colonies n’ont jamais cessé d’échanger: l’île Maurice ne voulait pas rester plus longtemps à l’écart de cette dynamique d’ouverture et d’expression des identités créoles. Elle veut aujourd’hui affirmer son appartenance au monde créole. Mais, comme nous l’avons déjà précisé l’année dernière (voir édition du 4/12/06), le sens du mot créole à Maurice n’a pas celui que l’on entend à La Réunion par exemple. Le créole ne désigne pas celui qui est né dans l’île, quelle que soit la terre de ses ancêtres, mais le descendant d’esclave, à la peau noire et aux cheveux “konyé”. Il n’y a pas de peuple créole à Maurice, pas d’identité créole. Le mot créole est lui-même tabou et les créoles mauriciens constituent la population la plus défavorisée, victime des stéréotypes et du rejet des autres communautés mauriciennes. Car à Maurice, l’on est avant tout hindo-mauricien, chino-mauricien, franco-mauricien, créole-mauricien ou afro-mauricien avant d’être Mauricien.

La Constitution de 1968 puis après elle, le gouvernement mauricien, ont figé puis encouragé les différences ethno-culturelles qui se traduisent aujourd’hui par une fragmentation de la population, un marquage communautaire, des inégalités sociales fortes. Les hindous occupent avant tout les postes d’État, alors que les créoles sont relegués aux tâches ingrates, à la précarité, au dénuement structurel, au chômage. Cette organisation de la société mauricienne, source d’exclusion, de conflits, le gouvernement dit ne plus en vouloir. Il espère à travers ce festival impulser la construction d’une unité nationale, en passant par la voix culturelle, la reconnaissance du fait culturel créole qui s’exprime dans la musique, la cuisine, la tradition vestimentaire, marqueurs les plus visibles.

«Oui je suis créole, fier d’être créole...»

C’est ainsi que samedi, lors du débat inaugural, le public principalement créole (au sens mauricien) venu nombreux en cars affrétés par les autorités, arborait chemises à fleurs, robes du folklore traditionnel et chapeaux de paille. Un affichage de forme, un déguisement pour certains, mais qui selon Xavier-Duval, n’est qu’un pan de l’expression de la culture créole qui est avant tout le fruit d’un brassage de différentes cultures issues de différentes ethnies. «C’est la première fois que l’État mauricien valorise la culture créole, la met sur un piédestal, veut lui donner ses lettres de noblesse, lui offre le moyen de s’exprimer et de s’affirmer», a-t-il précisé. Un acte fort de la part de l’État qui souhaite que les Mauriciens prennent conscience et soient fiers d’être créoles. «Oui je suis créole, fier d’être créole, fier d’être né à l’île Maurice», affirmera le Vice-Premier Ministre, comme pour ouvrir la voix d’une expression commune. C’est selon lui, «l’objectif premier de ce festival que de donner un coup d’accélérateur au réveil de cette fierté d’être créole à Maurice (...) un réveil en faveur du respect de la culture créole et de sa valeur.» Un festival comme un appel à «vivre notre culture sans complexe, à stimuler la conscience créole, à rejoindre la grande famille créole.» Le gouvernement a également annoncé vouloir travailler de façon plus concrète au regroupement des créoles du monde, vouloir créer un espace de rassemblement pour débattre de leurs intérêts communs qu’ils soient politiques, culturels, environnementaux... En écho à l’interrogation portée par son Vice-Premier Ministre: «Comment grandir avec dignité si l’on n’est pas fier de sa culture, de ce qu’elle représente?», Navinchandra Ramgoolam a justifié quant à lui de l’importance de cette manifestation par la nécessité pour l’homme mauricien de comprendre d’ou il vient pour savoir ou il veut aller.

L’égalité des chances à Maurice: «ça viendra»

Un poncif certes, mais jusque là absent des discours officiels à Maurice. Débats et réflexions autour du créole et de la créolité s’imposent si l’on veut générer, selon le Premier Ministre mauricien, une prise de conscience de l’héritage créole. «La créolité est intimement liée à l’histoire du peuplement», soutiendra encore Navinchandra Ramgoolam qui souhaite que plus que l’oppression dont elle est marquée, l’on retienne le «brassage des cultures» qui en résulte et qui interpelle le monde.

Même si c’est de son rôle, l’État fixe ici la barre très haut sachant que l’oppression est encore vécue aujourd’hui par les créoles de Maurice, que l’esclavagisme est un sujet encore tabou, du moins dans les écoles, et que le brassage culturel auquel il réduit la créolité est loin d’être pacifiée dans l’île Sœur. Néanmoins, le gouvernement mauricien semble vouloir poser les bases de cette pacification, invitant à ne pas céder au repli identitaire, à parler de l’homme mauricien comme d’un citoyen à part entière, quelle que soit sa religion, la terre de ses ancêtres. «Il existe des cloisons entre nous, soutiendra Navinchandra Ramgoolam. «On peut vivre ensemble, à une condition: de le vouloir. Maurice a connu diverses mutations, mais il faut aller vers l’interculturalité (...) Il faut éviter les revendications identitaires, le protectionnisme culturel qui nous renferment, pour créer une conscience de citoyenneté mauricienne

Un citoyen est celui qui a des droits mais aussi des devoirs inscrits dans la constitution. Sur ce point, le Premier Ministre accordera que la loi sur l’égalité des chances n’est pas encore effective à Maurice car complexe, selon lui, à mettre en oeuvre. «Mais, ça viendra.» Enfin, une annonce d’importance mais dont on ne sait trop s’il s’agit d’un engagement ou seulement d’un souhait: Navinchandra Ramgoolam a estimé que la précision de «population générale» apposée sur la carte d’identité des créoles de Maurice doit disparaître au profit du marqueur «kréol» sur toutes les cartes d’identité mauriciennes.

Réhabiliter les créoles mauriciens au sein de la population

La langue, dénominateur commun à tous les Mauriciens, constitue déjà un élément unificateur, même si certains réclament qu’elle soit officiellement reconnue, notamment en trouvant sa juste place dans le système éducatif (voir par ailleurs).

Après les discours officiels, ce fut au tour des quatre intervenants siégeant à l’estrade de prendre à tour de rôle la parole: Arnaud Carpooran, linguiste mauricien, Maitre de Conférence à l’Université de Maurice et auteur du premier Diksioner morisien; Patricia Chatenay-Rivauday, guadeloupéenne, responsable d’Ingénerie de Formation dans une Institution Consulaire, auteur de poésie et militante active de la culture créole; Rodolph Étienne, journaliste martiniquais, auteur de plusieurs ouvrages en créole; et Dev Virahsawmy, spécialisé en littérature mauricienne, auteur de poésie, proses et pièces de théâtre en créole. Nous vous proposons un aperçu de leurs interventions dont la tonalité générale est de saluer l’initiative de ce festival à Maurice mais aussi d’appeler à des actions concrètes de la part du gouvernement afin de favoriser la réhabilitation effective des créoles mauriciens au sein de la population. Extraits.

Arnaud Carpooran

«La justice, c’est que l’État fasse un geste très concret en direction du créole pour sa reconnaissance officielle»

Intervenu également lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition du festival en 2006, dont le thème était «Ki Kreolité?», l’Universitaire Arnaud Carpooran a placé son intervention sur le thème: «Lalang ek kiltir kreol, zistis ek verite».

A noter que justice et vérité est l’appellation d’une commission promise en 1995 par Navinchandra Ramgoolam et dont le but était d’indemniser les créoles mauriciens à savoir les descendants d’esclavage pour les préjudices subis et engendrés par l’histoire. Cette annonce fortement politique et démagogique n’a pas été suivie. Pour Arnaud Carpooran, la vérité consiste en la réhabilitation de la mémoire de l’esclavage, sachant qu’aujourd’hui encore, les créoles mauriciens sont considérés dans leur pays comme les auteurs de l’esclavage, coupables de la colonisation. «Le peuple créole a ainsi construit un sentiment de honte de sa culture, de son identité, de sa langue, de sa musique. La réhabilitation est nécessaire pour que chacun regarde sa valeur.» L’universitaire a invité à réfléchir sur les causes de la persistance de ce sentiment négatif du créole, de la créolité, de la créolisation. «Les effets pervers de la colonisation» jouent ici selon lui un rôle important. «En imposant une vision du monde, la colonisation a instauré une relation de supériorité à infériorité entre les hommes. Le racisme a combattre n’est pas entre les hommes, entre nous; ce qu’il faut combattre, ce sont les discriminations en lien avec la couleur de la peau, les discriminations aux CV.» Pour réhabiliter l’histoire de l’esclavage, il faut selon l’universitaire, revenir à l’origine de la langue créole qui, à travers le séga, les sirandanes, les proverbes, a beaucoup a dire sur le mode de vie des esclaves. S’appuyant sur une étude réalisée en 2000, auprès de la population mauricienne, Arnaud Carpooran a rappelé que, au-delà de son lien avec l’histoire esclavagiste, la langue créole est adoptée par la population. «Il faut que le système éducatif prenne compte de cette réalité et travaille avec», a affirmé l’universitaire. «Le créole n’a pas été encore proclamé par l’Etat. La justice c’est que l’Etat fasse un geste très concret en direction du créole pour sa reconnaissance officielle, que des actions soient conduites au sein du système éducatif.» Mais aussi, que les documents officiels soient retranscrits en créole pour être compris de tous, sachant qu’à Maurice la graphie ne fait plus débat mais est déjà établie. «Ce serait un élément concret pour montrer que le festival n’est pas juste un événement politique. La langue créole ne doit pas être cantonnée à l’Université mais c’est le grand public qui doit s’approprier la réflexion sur la créolité. Vouloir faire prendre conscience de la culture créole, de la créolité doit donc passer par des mesures concrètes

• Rodolphe Etienne

«La créolisation est une force inéluctable»

L’intervention du journaliste a porté sur «Le réveil de la diaspora créole». Assez technique et universitaire, loin d’etre dénué d’intéret, son propos s’est néanmoins avéré assez difficile d’accès. L’on retiendra que pour Rodolphe Etienne, dans la continuité des actions conduites par certains précurseurs antillais (Bernabé, Confiant, Chamoiseau, Prudent), «l’identité créole encore à conquérir.» Cela passe déjà, selon lui, par une prise de conscience intérieure, «la volonté d’affirmation de notre réalité identitaire.» S’appuyant sur le concept de pan créolité, qui soutient la possibilité d’une identité créole fédérant tous les peuples créoles du monde, il a soutenu que cette réflexion «ouvre les portes d’un autre monde, sur nous-mêmes, peuples de rencontres, du métissage, de l’avenir.» Le peuple créole est selon lui encore jeune, en formation et ne doit négliger aucun des aspects qui nous lient à l’universalité du monde. «La créolisation est une force inéluctable. Laissons-là s’épanouir en nous comme autant de portes ouvertes sur le monde

• Patricia Chatenay-Rivauday

«C’est la femme qui aidera l’homme à faire la société créole de demain»

Cette militante active de la cause créole en Guadeloupe est intervenu pour parler de l’engagement et du rôle des femmes de son pays en faveur de la culture, de la langue, de la jeunesse. Il faut selon elle que toutes les femmes des peuples créoles s’unissent pour collaborer à concevoir l’éducation de leurs enfants, apprennent à se connaître, à travailler ensemble. «Les jeunes sont l’avenir du monde» a rappelé Patricia Chatenay-Rivauday. «Si on ne les accompagne pas pour qu’ils grandissent dans l’interculturalité, le partage, la solidarité, nous risquons de nous perdre.» Depuis 4 ans, avec le soutien du Ministère français de la francophonie, elle organise avec un tissu associatif de femmes des concours de peinture et de poésie dans les lycées par lesquels sont transmis les valeurs du vivre ensemble en s’appuyant sur la langue créole. Elle a rappelé que depuis 4 ans justement, la violence, la drogue, la pornographie engendrent autant de drames chez la jeune population antillaise qui a besoin de se réunir autour d’activités ludiques et culturelles, de libérer la parole, d’exister. D’année en année, le nombre de participants à ces ateliers n’a cessé de croître. Des jeunes de tous horizons sociaux, issus même de l’immigration (Haïti, Sainte-Lucie, Dominique), qui après un premier temps de friction, ont appris à se connaître, à s’accepter: «les ravages du colonialisme se dissipent.» «Il est encore très mal vu que les femmes proposent des projets aux politiques, aux chercheurs, a affirmé Patricia Chatenay-Rivauday. Mais nous sommes des témoins de la réalité, témoins du travail que l’on a fait avec ces jeunes. Il est important que la nouvelle génération soit formée par le système éducatif et par nous, parents. Il ne faut pas avoir de crainte à parler avec nos enfants en créole. Il est fini le temps ou enfants, on nous interdisait de parler créole, langue vulgaire. Soyez fiers d’être et de parler créoles.» S’adressant ensuite aux hommes de l’assemblée, elle les a invité à donner la main à leurs épouses, aux femmes qui sont à leurs cotés: «c’est elle qui vous aidera à faire la société créole de demain.» Alors même si les océans nous séparent, même si nous sommes emprunts d’individualités, nous sommes «un même peuple» qui pouvons nous comprendre car «la mer n’a jamais arrêté les sentiments et l’amour.» Une voix de femme, une énergie de femme, une vérité de femme qui souhaitent rassembler toutes celles des sociétés créoles des 5 continents pour que naisse une Fédération des femmes créoles, capable de conduire ensemble, leurs enfants sur le chemin d’une conscience identitaire épanouissante et ouverte au monde. Un vaste projet mais une volonté de fer qui ne craint pas, mais se nourrit d’utopie pour avancer et ça marche.

• Dev Virahsawmy

Le réveil du peuple qui doit conquérir ses droits

Le linguiste et écrivain mauricien qui occupa un temps aussi des responsabilités d’Etat, a clôturé les interventions en, comment dire..., mettant les deux pieds dans le plat et de bon cœur. Son propos a porté sur «Lang kreol morisien, bann Afro kreol et developman Repiblik Moris» et reçu le plébiscite général de l’assemblée.

«Il faut arrêter de faire les hypocrites»

Il a tout d’abord rappelé que le créole mauricien est la langue maternelle de 80% de la population et donc, «qu’on le veuille ou non, le créole est notre langue nationale. Il faut arrêter de faire les hypocrites.» Il est nécessaire selon lui de comprendre que la force d’une langue est dans son écriture. D’une part, parce qu’une langue écriture circule sur Internet, est diffusée, vit dans le monde et d’autre part, que les apprentissages ne sont plus aujourd’hui oraux mais écrits. Le problème est qu’aujourd’hui, le système éducatif mauricien gaspille les ressources des enfants en tentant de leur apprendre la lecture, l’écriture et à compter dans trois langues différentes. Vantardise selon lui que de prétendre que les Mauriciens sont polyglottes quand on sait que seulement 20% des enfants maîtrisent les fondements basiques de la littérature fonctionnelle, à savoir ont un niveau CP. C’est une grande chance selon lui que l’éducation soit gratuite mais encore faut-il qu’elle apprenne aux enfants à lire, aux adultes à décrypter les journaux. Les expériences jusque là menées la réussite des élèves suivant un apprentissage en langue créole et même permis de constater que ces derniers maîtrisaient par là même beaucoup mieux l’anglais. «Nous sommes capables de créer, de construire dans notre pays un bilinguisme officiel créole/anglais, pas approximatif, mais réel, solide et d’introduire une troisième langue dès le second cycle», a affirmé Dev Virahsawmy.

Contrôle du pouvoir, des médias

Il y a selon lui à Maurice un important travail politique mais aussi sur la démocratie à fournir, considérant que ni la langue, ni les gens qui la parlent ne doivent être perçus comme un problème. «Ce sont les afro-créoles qui ont besoin de la solidarité, d’un coup de main», rebondit-il ainsi. Besoin d’une école juste, d’une économie qui ne les laissent pas sur le banc de touche, besoin que les terres que leurs ancêtres ont fait prospérer, leur soit restituées, donc besoin d’une réforme agraire pour vivre dignement. Le réveil qui est mis en exergue pour ce festival doit avant tout pour lui être celui du peuple qui doit conquérir ses droits, être reconnu dans ses qualités (les créoles sont d’excellents artisans) et non creuser sa propre tombe. Violence, drogue, prostitution, le dynamisme économique de l’île ne doit pas effacer ses nombreux problèmes sociaux : il y a du travail à faire, de l’argent des taxes à investir (les Mauriciens versent 15% de leur salaire en impôt à l’Etat). «Le néo-libéralisme prend le contrôle du pouvoir, des médias, ce festival est certes le moment d’une réflexion, d’un réveil, celui du peuple qui doit ouvrir les yeux!»

Compte rendu des interventions SL

Sommaire du Festival 2007